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Maestro ! Jump in Music

Maestro ! Jump in Music

I. Introduction

Ainsi un studio parisien, Pastagames, s'est lancé lors d'une période de 3 ans dans un projet sur DS. Les moyens financiers ont retardé à plusieurs reprises le développement du jeu, mais il a fini par sortir en France. Lorsqu'on vous dit "jeu français" vous pensez probablement à "navet", bien qu'on ait à moitié tué Rayman, nous français, savons faire des bons jeux. En voici la preuve avec le jeu que je vais tester, malgré sa distribution à sa sortie très mal faite, ce jeu a un potentiel derrière lui.

II. Scénario

Le scénario de Maestro! Jump in Music est... horriblement simple. Deux amis, Presto (un piaf) et Staccato (une araignée) sont liés par la musique, ils travaillent ensemble. Un beau jour, Bella (encore une piaf) débarque devant les deux personnages et c'est là le coup de foudre pour les deux personnes. Seulement celle-ci semble plus apprécier Presto que Staccato (en même temps piaf et araignée... hum non). Jaloux, il se trouve qu'il a une super ultra tour trop dark où il confectionne son plan : préparer une potion pour faire cesser de chanter les deux oiseaux ainsi que le monde entier. Une fois celle-ci prête, elle se répend dans l'air et donne d'un coup un monde muet, sans musique, rien ! C'est avec courage que Presto relève le défi de ranimer la musique dans ce monde... et de battre le vilain pas beau !

Malgré le fait que la fin donne une toute autre interpretation de l'introduction, elle n'en est pas moins simple. On peut penser aussi que ça change des scénarios barbares créés par ces fous de japonais, où un prédateur sexuel enlève les potes de Oui-oui et il se trouve que Oui-oui est doté d'une force surhumaine (quoi que c'est les ricains). Donc on n'a quelque chose d'assez bof au final, mais de très correct pour la présentation du sujet. Le scénario est imagé, il est présenté comme une BD qui se dévoile petit à petit, en fonction d'où en est le texte qui l'accompagne. Il n'y a pas grand chose d'autre à dire sur le scénario.

Maestro ! Jump in Music

III. Graphismes

Etant donné que le jeu est basé sur la musique, inutile de parler pour le moment de la bande-son. Parlons seulement des graphismes. Les graphismes sont enchanteurs et s'adaptent très bien à l'univers (que je n'ai pas encore décrit, mais très bientôt) et les personnages ont une belle gueule. Les animations sont très détaillés, on peut voir notre personnage (Presto) qui marche comme un roi, et qui fait ses mouvements d'une délicatesse... On a vraiment l'impression qu'on est dans une bande-dessiné, le style graphique semble avoir repris l'idée, les personnages ont de la gueule (²). Les décors nous plongent assez vite dans l'univers et c'est très immersif, on apprécie beaucoup. On aura droit à des animations 3D aussi, qui sont très jolies, il est clair qu'on aurait pu faire mieux, mais très jolies. Par graphismes, pour moi c'est aussi "présentation du jeu", dès le début on a le droit à un très beau premier écran, avec une musique qui donne envie d'explorer à fond le jeu. Le menu se présente comme un vieux lecteur de disque avec ses modes, c'est très joli surtout qu'on peut interargir avec. En gros on a une très bonne présentation du sujet une nouvelle fois, et j'ai été agréablement surpris pour un jeu français (je vais me faire taper maintenant par tout les développeurs en disant ça).

Maestro ! Jump in Music

IV. Un chef d'orchestre

Dès que vous commencez un niveau dans Maestro!, vous avez déjà un énorme aperçu sur le gameplay. Un tutoriel pour apprendre à initié les commandes et c'est parti. Le jeu se déroule sur une corde raide, au sens propre comme au sens figuré, celle-ci commence par une clé des sols. On a pigé : les niveaux sont des partitions géantes où vous êtes qu'un petit grain de sable. Comme tout le monde le sait, une partition se lit de gauche à droite, donc notre personnage fait ce trajet là. Peut-être que cela gênera les droitiers d'une part, mais très légèrement, cela ne gêne pas du moment que c'est jouable. En effet, il vous faudra vous munir de votre stylet, Maestro a le don d'être entièrement jouable à l'écran tactile. Tout comme un orchestre ordinaire, il y a les instruments à cordes, ce qui est majoritaire dans les niveaux, il vous faudra jouer des multiples cordes au bon moment. Le genre est bien évidemment un jeu de rythme. Ce n'est pas évident à prendre en main le grattage des cordes, il faut s'adapter un peu plus en mode facile (qui n'est pas bien long) et c'est bon. Après 3 partitions de faites, vous avez enfin compris le système des cordes. Le gameplay ne s'arrête pas là bien sûr, il y a d'autres varientes des cordes comme la harpe, ou des cordes vertes que vous pouvez agiter autant de fois que vous voulez (jusqu'à qu'elles disparaissent de l'écran), mais aussi des "percussions", assez délicat de parler ainsi mais c'est bien le mot idéal : vous aurez à faire à des ennemis qui vous demanderont de les toucher au bon moment. Lors des niveaux, il vous faudra aussi prendre des objectifs qui enclencheront une note, mais cela est beaucoup moins fréquent. Donc voilà un petit aperçu du gameplay, permuter est quelque chose de pas très facile, il faut acquier le don de la musique peu à peu et Maestro! en est le parfait professeur.

Lors du déroulement d'un niveau, vous commencez par une musique molle, ce n'est que le début... Dès que vous faites une note, ça s'élance petit à petit, et lorsque vous êtes vraiment dans le rythme de la musique de fond, vous avez droit à quelque chose d'enfer dans le son. A côté de cela un univers très immersif qui est diversifié en fonction de votre progression. Vous pourrez donc jouer dans une forêt, en parcourant Venise, dans les fonds marins... Tout cela donne un ensemble d'enfer, vous plongez rapidement dans votre travail et vous êtes à fond dans la musique. Vous saisissez très vite où il faut interargir, bref, vous comprenez ce que vous faites. Pourquoi faire un tel bordel dans ma rédaction ? Rien que pour dire : c'est awesome guy. Lorsqu'on voit que le niveau est terminé, on n'est pas convaincu du résultat et on a envie de refaire jusqu'à qu'on ait un très bon truc, non seulement parce que ça nous donne envie d'être perfectionniste (gna), mais aussi car c'est très jouissif. Que dire de plus après tout ça ? Un superbe univers, une musique superbe, et un gameplay superbe... On ne peut pas faire une meilleure approche de la musique en jeu vidéo, je pense.

Maestro ! Jump in Music

La sélection des musiques est superbe, peut-être est là un gros potentiel de ce jeu. On a droit à des musiques utra connus que ça soit du classique (qui est en majorité avec Petite fugue, Casse-noisette, 5ème Symphonie (de Beethoven bien sûr) et ceci n'est que des exemples) ou des musiques qui semblent être récentes (Fame, ABC...). On a droit à des reprises très bonnes et superbement bien joué par des musiciens talentueux. Des remixs, qui ne sont pas abusifs contrairement à ce qu'on peut voir sur Internet, qui restent très léger et dans l'univers original. Donc c'est très bien conservé malgré les arangements que les musiciens font et que vous faites !

Lorsque vous enclenchez une note, si elle est dorée, votre personnage est logiquement dessus et il saute... ou il tombe en fonction de comment vous l'avez enclencher. Sauter sert beaucoup, et tomber aussi. Sauter de lignes en lignes, plus vous allez, plus c'est aigu, le chemin est évidemment tracé et linéaire, on reste bien dans un jeu de rythme. Tomber quand à lui est plus délicat, vous avez beau tomber et il n'y a rien au-dessous, vous réapparaitrez aussitôt. Le problème c'est que ça peut vous faire perdre un enchaînement de notes, donc il faut être délicat avec ces actions, que ça soit pour sauter ou pour tomber. Lorsque vous faites plusieurs notes dorées à la fois, vous aurez droits à des apparitions de petits piafs qui vous suivent, des apparitions mystérieuses, on ne sait pas comment ils font pour être là... Bouh c'est lugubre. Par contre si vous faites le contraire, et que vous enclenchez des notes rouges (c'est à dire que vous n'êtes pas du tout dans le rythme de la note), vous serez pénalisé sur la note finale du niveau, mais aussi le mal se présentera derrière : les fils de Proto Badger sont là, ils vous poursuivent, oui, des notes rouges sont apparus. Si vous avez 5 ou 6 derrière vous, normalement c'est foutu et un joli s... non il n'y a pas de son, la musique s'arrête et on vous hue (on aurait pu lancer des tomates, mais on n'en avait pas). Vous pouvez évidemment les enlever en faisant des enchaînements de notes dorées, tout comme les piafs lorsque vous faites une note rouge. Ainsi c'est la seule façon d'obtenir un Game Over... Mais ne pas en obtenir ne veut pas dire réussir le niveau. Tout se joue sur la note finale, pour le mode aventure (où vous débloquez toutes les partitions), il vous faut une note égale ou supérieur à B+, plus bas c'est l'échec (pourtant c'est Bien un B Sad ). Entre chaque niveaux, ou du moins au début, vous avez une référence culte qui est maintenant dénué de sens que ça en devient épique, en fin de niveau, en fonction du résultat, on peut vous rabaisser à mort au point d'avoir envie de se suicider ou on vous félicite légèrement... Bref, le commentateur est très modeste et peut semblé épique. Un petit truc sympa dont tout le monde s'en fout.

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Ayant maintenant abordé les niveaux, il faut aborder les combats contre le maychent. Le boss est... on ne peut pas faire plus simple, il faut reproduire la musique qu'il fait avec son propre orchestre. Des tambours et des cordes sont mis à notre disposition et ce n'est pas bien difficile de reproduire, malgré les petits pièges bien chachés. C'est malgré tout intéressant, mais en devient vite répétitif car ça ne change presque jamais. On a beau avoir des choses totalement différentes à reproduire entre les niveaux, on a l'impression de faire la même chose, probablement car ici on a l'impression de faire des percussions malgré les cordes fournis. Donc les boss sont intéressants à première vu mais ne se referont pas avec une indicible volonté.

V. Les couleurs

Comme mode, on a donc l'Aventure qui est le plus intéressant, puisque c'est là qu'on découvre toute la sélection musicale et qu'on débloque les musiques pour deux modes : Partie rapide, pour rejouer des musiques et acquérir une meilleure note tout simplement, et Improvisation qui est plus délicat à aborder, j'en parlerai plus tard.

L'Aventure est divisé en 6 mondes de 3 niveaux, donc on a en tout 18 partitions, ce n'est pas très beaucoup. Cependant on a 7 boss, ce qui donne en tout 25 niveaux pour le mode FACILE. Oui, il y a le mode NORMAL et DIFFICILE (lol maj). Donc 25 niveaux multiplié par 3 donne en tout 75 niveaux ce qui est tout de même pas mal. Les niveaux du mode FACILE sont courts contrairement aux niveaux des modes NORMAL/DIFFICILE qui sont longs. Tout dépend comment vous progressez, votre talent de musicien se développe au cours du jeu. Finalement on a un mode DIFFICILE pas très difficile puisqu'on a fait beaucoup d'entraînement avant. En tout cas, tout ça est bien alléchant, on a envie de se refaire les partitions avec plaisir, et je pense que j'ai dépensé plus de temps sur Partie rapide pour cette raison. Tout est question de goût envers la musique, étant un amoureux de la musique j'apprécie beaucoup ce jeu et sa magie qu'il y a derrière. Par contre si vous appréciez très peu la musique, vous pouvez trouver ça très intéressant mais vous ne reviendrez pas souvent dessus pour faire péter les scores. Je manque d'avis à ce niveau là, donc je ne peux pas situer les intérêts de chacun, mais je pense que tout le monde éprouvera de l'amusement en y jouant, ça c'est sûr. Ayant fait une petite conclusion au chapitre qui a précédé, on va passer à quelque chose de différent.

L'Improvisation, c'est le dernier mode et s'avère sympa, mais on ne gardera pas grand chose de cela. Il vous sert donc à jouer les partitions sans les notes, vous avez la musique de fond, mais pas le rythme puisque... vous pouvez le changer. Vous pouvez le ralentir ou le foutre en Prestissimo si vous êtes un attardé. Vous pouvez sélectionner l'instrument de votre choix pour les percussions et les cordes. Tout cela est limité mais peut s'avérer intéressant si vous avez bien aimé la musique, comme moi, mais vous passerez pas plus d'une heure sur le mode vu le nombre d'options que vous pouvez modifié. Ce qui est bien c'est que vous pouvez tout de même choisir la difficulté du niveau où vous voulez improviser (au cas ou des curieux veulent savoir).

Donc voilà, c'est tout, il n'y a que 3 modes dans Maestro! et voilà le gros point faible : la taille du contenu. Il a beau avoir de belles pistes, on aurait voulu un peu plus comme un mode multijoueur, mais il faut croire que le budget de Pastagames n'était pas suffisant pour instaurer un tel mode, même après 3 ans de développement ! Le contenu a beau être petit, mais il est bien gonflé en rondeur. La durée de vie du jeu n'est pas déterminée... Le mode aventure s'effectuera en 3 jours en moyenne, ce qui est tout de même pas mal, mais on y reviendra souvent pour se faire une petite partie et faire mieux que la dernière fois. Pastagames, malgré son logo assez bizarre, nous livre une expérience unique en son genre. Merci à eux pour ce formidable travail qui m'a fait arrêté de troller sur les jeux français (quoi que tout de même, je continue un peu). N'hésitez pas à foncer dessus si vous aimez la musique, pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, jetez un oeil sur leur site officiel qui est à cette adresse. Vous pourrez alors comprendre l'histoire du jeu et tout le tralala.

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Bon dieu... OUGAH !

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