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Hotel Dusk : Room 215

Hotel Dusk : Room 215

I. Introduction

En attendant une suite qui va sortir très prochainement (c'est à dire un jour après mon anniversaire, faites le calcul vous-même bande de feignants), Cing a su comblé le coeur des fans d'Another Code avec un jeu bien plus sombre, et bien plus centré sur son histoire. Il y a 4 ou 3 ans de cela, on nous a pondu un roman noir en jeu vidéo. Last Window étant la suite de celui-ci, on ne peut que constater qu'il a marché aux yeux des joueurs. Beaucoup connaissent le jeu sur DS mais ne l'ont pas testé, en effet on se souviendra souvent de ces images en preview qui étaient étonnantes, puisque le projet en cours montrait une atmosphère bien spéciale.

II. Scénario

En 1976, une histoire se trame la veille de Noël, des scènes sans trop d'intérêt défilent à une allure brutale pour finir à un drame : une fusillade. On découvre donc 2 personnages à partir de là, Kyle Hyde, inspecteur à Manhattan et Bradley, un mystérieux personnage. Il semble qu'Hyde ait comis une sorte de crime et Bradley en fait les frais. Pas le temps de comprendre quelque chose, tout est flou, lorsqu'on... lorsqu'on se réveille enfin de ces souvenirs cauchemardesques. On se retrouve 3 ans plus tard avec Kyle Hyde, il a quitté son poste de police et maintenant il est un représentant de la compagnie Red Crown. Il en devient le personnage principal de la fiction, en route, il a un appel du patron, Ed, qui a une secrétaire, Rachel. Ce trio semble bien amical et on découvrira leur relation lentement lors du jeu. Les consignes que lui donne son supérieur semble être simple : aller à l'Hotel Dusk. Les instructions arriveront plus tard, malgré qu'il se doit de vendre des produits ménagers, il se trouve que sa compagnie soit dirigée aussi sur la recherche d'objets particuliers, tout en discrétion bien entendu. Ainsi on découvre dans la courte présentation de notre héros qu'il est à la recherche de ce mystérieux Bradley. Tout cela est bien flou. Une présentation plus détaillée se fait à l'hôtel lorsqu'il s'enregistre à la reception, avec une accueil absente qui se fait remarquée. Dès les premières paroles, on cerne le caractère du personnage bien qu'il soit encore flou dans son aspect général. En effet, c'est un problème mineur de ne pas comprendre le héros dès le début, il faudra attendre d'en savoir un peu plus sur son flash-back (donc à partir du deuxième chapitre) pour découvrir son vrai fond, pas celui du mec qui passe son temps à faire le co***rd à autrui. Ainsi tout commence par une simple clé : celle de la chambre 215. Celle-ci a pour rumeur d'exaucer les souhaits pendant la nuit. Bien sûr, tout cela n'est qu'un conte de fées et y croire nous paraitrait totalement borné. Mais une fois n'est pas coutume dans ce type d'histoire, une intrigue se pose : on apprend qu'un client d'il y a 6 mois a pris le nom de "Kyle Hyde" pour venir à cet hôtel. Dans cette hôtel qui semble désertique à première vue, il y a des personnes qui y louent une chambre, ainsi les rencontres s'enchaînent et on fait la recontre de connaissances, tel que Louis, un ancien délinquant arrêté par Kyle Hyde lors de ses fonctions de policier.

Hotel Dusk : Room 215

Une histoire qui peut paraître compliqué au départ, mais est très simple au final. On a droit à des rebondissements réguliers lors de la progression, ce qui fait qu'on a tout le temps envie de voir le fin mot de l'histoire grâce à ces surprises inattendues. L'univers est plutôt sombre, mais il est entouré de personnages très sympathiques qui ont tous un caractère différent. C'est intéressant de voir un casting aussi diversifié dans ce type de jeu, comme quoi il y a eu une très grosse recherche sur l'histoire pour qu'elle soit adéquate aux personnages présents. Ainsi les rencontres se font très souvents, il y a beaucoup de dialogue... Puisque c'est le type de jeu, ça se présente comme une fiction interactive mais pas le temps de l'expliquer ici. On est enfermé dans l'Hotel Dusk pendant 1 journée entière pour enquêter sur les phénomènes étranges qui préoccupent chaque clients, ainsi que le sujet qui intéresse le personnage principal. D'une usurpation de votre nom jusqu'à une affaire de vol où vous êtes directement impliqué, tout cela est intriguant. A chaque chapitres qui coupe en plusieurs parties le jeu, on a toujours droit à des informations nouvelles très importantes, à cause des histoires bizarres qui trainent dans ce lugubre immeuble. Que dire de plus sur les personnages ? Ils ont tous un secret, et lors de cette journée, on ne tardera pas à le découvrir, que ça soit les plus indiscrets ou les plus insoupçonnables, tout le monde cache quelque chose... Même vous !

III. Graphismes et bande-sons

On a droit dès l'entrée à un style graphique spécial qui nous rappelle les années 1900. Un mélange entre le noir et blanc qui se rapproche du style manga, tout en prenant des traits de dessins occidentaux, on peut avoir parfois des images colorés qui perdent leur couleur de façon philosophique. Ce style s'accorde parfaitement avec l'environnement auquel on est rattaché tout au long du jeu, ce qui est un très bon point. Cela fait aussi les bonnes vieilles années 80 graphiquement, l'immerssion est immédiate de ce côté là, on ne peut pas rester insensible face à ça. Les expressions qui se dessinent sur les visages des personnages sont admirablement bien appliquées et donnent une touche très sympathique à l'ensemble. Les personnages se distinguent facilement et n'ont pas un attrait louche à première vue, ce qui nous mène à dire que les apparences sont trompeuses. Après avoir parler d'une des choses les plus importantes, puisque ça sera souvent du dialogue, attaquons-nous au reste. On se déplace donc dans un décor en 3D, une 3D pas forcément révolutionnaire mais bien foutu pour la DS. Il est clair que la décoration est médiocre, mais il manque des détails qui pouvaient faire un peu plus toucher le joueur, on se retrouve dans un hôtel pas très attirant à première vue, pourtant les lieux deviennent eux-même attachants en fonction du temps qu'on y passe dessus. Les objets sont bien beaux et représentatifs de leur identité, ce qui nous permet de prendre vite conscience des nombreux objets à notre disposition. La 3D n'est pas extraordinaire en résumé, mais offre un visuel agréable. Le point noir des graphismes ça sera les personnages qui restent comme des glandus dans leur coin. Pourquoi me direz-vous ? Il faut y aller direct... hum ? Le représentation dans l'espace est tout simplement dégueulasse, on a affaire à de la 2D dans la 3D ce qui n'est pas plus mal en effet, mais c'est flou. Heureusement qu'ils ne prennent pas une place majeure, voir même on s'en fout complètement puisque l'importante partie des graphismes est très bien respectée.

Hotel Dusk : Room 215

L'accompagnement à tout cela est la bande-son, ce qui est important pour ce genre de jeu, puisqu'une musique agaçante mène à un univers agaçant alors qu'il est pas mal du tout, mais ça agace et on a envie de tout fracasser ! Cing a eu le chic de respecter son univers à la lettre par ses musiques, et pourtant l'univers est compliqué à décrire ainsi que la musique à laquelle on a affaire. On a droit des lectures de sons bien originaux qui se mêlent directement dans l'intrigue, et donne une ambiance accrochante mais bizarre. La qualité est très bonne, peut-être l'écouter comme ça sans le jeu en face n'est pas une bonne idée, car il faut se rappeler que la musique est faite pour accompagner le jeu et non pour faire plaisir le joueur en l'écoutant en boucle toute la journée. Personnellement, j'aime aussi l'écouter sur Youtube ou un autre site à la con qui vous permet d'écouter quelque chose ressemblant à du Hotel Dusk, mais il est clair que ça perd de la saveur puisque une partie de l'ambiance est absente. Les musiques ont chacune une particularité et des émotions assez... bizarres, en effet des émotions tordus qu'on n'arrive pas à reconnaître en écoutant les pistes, ce qui donne un air curieux à tout ça. Un gros travail de recherche qui mérite d'être félicité par la majorité des joueurs. Les bruitages quand à eux sont placées au bon moment, et augmentent de volume par moment pour donner de la frustration, du stress, du suspense, de la pression... On a droit à une réelle exploitation qu'on voit rarement dans d'autres jeux.

IV. Inspecteur un jour, inspecteur toujours

Malgré que Kyle Hyde ait changé son uniforme, il a toujours le flair de l'inspecteur Javert, surtout après la révélation choquante à la réception, puisqu'on apprend qu'un usurpateur est passé ici il y a 6 mois. Les enquêtes sont régulièrement mises à jour et on arrive vite à des conclusions qu'on avait pensé depuis le début. L'examination est assez linéaire, mais s'en est pas moins intéressant. On peut seulement examiner dans des espaces où on peut, les espaces sont très nombreux mais il y a des endroits innaccessibles parce que c'est fait exprès. En tout cas on a droit à des commentaires sur les objets, courts et brefs de la part du personnage. Il est aussi important d'examiner pour prendre des objets afin de les utiliser plus loin pour résolver un problème, souvent c'est des personnes qui vous donnent des énigmes à résoudre, ou plutôt des services car ce sont tous des feignasses. La simplicité des problèmes donnée est bien trompeuse, car on est souvent confronter à une impasse pourtant c'est juste vulgaire ce qu'on nous demande... Mais souvent cette vulgarité présente des indices très importants pour la suite du jeu. Utiliser des objets sur quelque chose pour enclencher une énigme pour blablablabla... Il y a de quoi se casser la tête... Quoi que ces phases ne sont pas très nombreuses, c'est concentré beaucoup sur la narration des choses. Les énigmes proposées sont pour le moins originales puisqu'elles exploitent les capacités de la DS à la perfection. Le déplacement se fait à l'écran tactile ou au pad, au choix, mais avant toute chose, je pense à préciser que la DS se tient comme un livre (comme Army Defender ou le professeur japonais auquel vous éprouvez de la haine). Les déplacements sont assez simples à faire et sont plutôt lents, ce qui facilite l'exploration des lieux. On avance en vue subjective, donc le repérage est plus que facile surtout que vous avez la carte juste à côté. Il y a beaucoup de dialogues et on passe beaucoup de temps à parler aux gens, on ne reviendra pas les parler pour leur montrer un truc ou leur demander une information inutile, le jeu dira quand il faudra chercher les personnages à interroger... Ce qui donne une progression très linéaires. Tout est-il qu'on avance dans les dialogues en posant des questions, ces questions s'obtiennent en interrompant le personnage et en choisissant le bon choix. Après un long dialogue qui vous a appris plein d'intrigues intéressantes, vous passez à l'interrogatoire... En tout cas ça avance comme ça et les dialogues sont très captivants : on ne s'ennuie jamais tellement on en apprend à chaque fois qu'on discute.

Hotel Dusk : Room 215

Ces interrogations me font penser à mes premiers Game Over... Hum comment ça vous me dites ? Il peut exister des Game Over dans un gameplay pareil ? En effet, et ils sont très fréquents. Lorsque vous faites par exemple des multiples erreurs dans une interrogation ou voir même une erreur décisive, il se peut que vous ne pouvez plus avancer dans le jeu. Parfois ça peut être Dunning, le boss de l'hôtel qui vient en personne vous surprenant d'une mauvaise action ("oups, désolé d'avoir toucher à ça", "mais je ne voulais pas le vexer !", "vous avez mal interpréter la chose monsieur" !), une musique épique qui vous dit "O NO, JE SUIS FINI" se lance et par la suite une musique dépressive illustré d'un fond blanc avec un dialogue qui était clé : celui qui aurait pu vous faire éviter cette erreur.

On peut aussi faire des Game Over dans des confrontations lorsqu'on se trompe. Des confrontations ?! Les confrontations c'est le synonyme de boss. Ca se déroule comme les interrogations sauf qu'ici les choix sont décisifs, vous faites une erreur... Vous dégagez de la pièce, la personne ne veut plus vous parler... Et Game Over. Je rappelle que le but du jeu est d'enquêter sur les mystères et il est évident que tout les personnages ont des témoignages décisifs. On peut s'attraper un Game Over très rapidement... Mais ce n'est pas bien difficile de vaincre ces "boss", les personnages finissent par la suite à avouer leur secret qui sont souvent émouvants, dramatiques, en tout cas quelque chose de pas beau... Qui finira... Non ça ne finit pas, puisque le mystère de l'hôtel n'est pas encore résolu, et il l'est de très loin.

Hotel Dusk : Room 215

Cing reprend un système qu'il avait fait pour Another Code bien sympa, c'est à dire un espèce de QCM en fin de chapitre. Il y aura 4 questions minimum à répondre au sujet de l'enquête qu'on vient de passer, on a droit aux erreurs et cela nous permet surtout de rémémorer les faits passés, puisqu'ils referont surement surface plus tard. Rien de très intéressant de ce côté là. L'agenda ou le menu Start si vous préférez, peut nous replonger dans des brefs résumés des chapitres précédents, on peut prendre des notes qui n'ont pas d'utilité et l'ont peu consultés les profils ainsi que les objets qu'on a eu. Bien sûr, il y a l'option sauvegarder qui est omniprésente au cours de l'investigation. On peut consulter aussi la carte dont on n'a pas besoin, puisque l'architecture de l'hôtel est relativement simple, mais il est tout de même intéressant de jeter un oeil là-dessus.

V. Contenu du jeu

Le jeu est accessible à tout le monde à partir du fait qu'on sait lire, la difficulté des énigmes est surmontable, on ne nous propose pas des choses tordus à faire, ce qui fait qu'on progresse vite dans le jeu. Cependant, il n'est pas rare qu'on reste bloqué à un endroit, et qu'on s'en sort après avoir tourner en rond pendant plus d'une heure. La difficulté intéresse très peu le joueur et ça se comprend.

La durée de vie, quand à elle, est relativement longue pour ce genre de jeu. Comme je l'ai dit au début, on reste seulement qu'une journée dans cet hôtel ou plus précisément une seule soirée (puisqu'on arrive en cours d'après-midi), mais l'heure qui est géré par votre progression tourne lentement, ce qui donne des chapitres en 3 parties qui sont inégales dans leur durée. Le jeu est donc partagé en plusieurs chapitres, un peu moins d'une dizaine, et elles prennent 1h ou plus ou moins selon les chapitres, il est difficile d'aborder ce sujet, mais on va dire que c'est dans les alentours d'une heure pour chacun. Ce qui donne une durée de vie plutôt longue pour une seule histoire qui se passe dans un hôtel. La chute déconcertante à la fin du script est la situation finale, soit en recommençant le jeu on n'aura pas le même plaisir que la première fois... En faite on s'ennuiera de temps en temps puisqu'on connait l'intrigue et les différents secrets que cachent les clients, mais c'est toujours intéressant de revoir le scénario après la chute et ainsi voir ce qui aurait pu nous mettre sur la route, comme dans une nouvelle, et puis pour ceux qui ont pas mal accrochés au jeu se verront réjouis de le recommencer malgré le début très lent. J'avoue ne pas avoir été enthousiasmé dès le départ, mais dès le Chapitre 2 j'ai été en plein dans l'action. Aller jusqu'au bout d'Hotel Dusk est très important pour se faire un point de vue de l'intégralité, même si on peut s'en faire un très tôt, mais ça serait incomplet. Bref, si j'ai fait un test là-dessus en cette période, c'est parce que Last Window va arriver le 17 Septembre et cette suite s'annonce prometteuse, puisque le thème du scénario a été un tout petit peu abordé dans Hotel Dusk, mais ne s'est pas développé sur plus de 10 lignes. Pour ceux qui veulent savoir de quoi il s'agit, et bien aller voir les trailers sur Youtube, je ne vais pas vous le dire, ça ne spoilera en rien dans le scénario, je vous le promets, mais peut-être que cette intrigue vous décidera à acheter le jeu ? Il s'annonce introubable en magasin malheureusement, le seul moyen est de le commander. Donc voilà pour ce jeu qui aurait eu le mérite d'avoir beaucoup plus de succès que d'autres.

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